Pourquoi cette Fête et pourquoi le Chapeau ? .
Cette date correspond, dans le calendrier liturgique, à la fête de Sainte-Catherine*,
la patronne des vieilles filles. C'est de là que vient le nom du bonbon. Tout a commencé vers le 16e siècle, en l'honneur de Catherine d'Alexandria. On voulait surtout fêter les Catherinettes ... c'est-à-dire les jeunes filles ayant dépassé l'âge de 25 ans sans être mariées ... La tradition, particulièrement dans les maisons de couture et les magasins de mode, veut qu'on leur confectionne des chapeaux extravagants qu'elles porteront
tout au long de cette journée.
* mini bibliographie de Ste-Catherine à la fin de cet article.
. . Origine de la Tradition
A l'origine de cette tradition, il y a la vie légendaire de Sainte Catherine... Un jour, on demanda au fondateur de l'Académie Française, un certain M. Conrart, quel âge il fallait avoir pour ne pas être une "Catherinette".
Il répondit par ces vers: Au dessous de 20 ans, la fille , en priant Dieu
Demandait un homme doux, opulant, libéral et agréable
À 25 ans, elle en demandait un qui soit supportable
ou qui, parmi le monde, au moins puisse passer!
Enfin , quand, par les ans, elle se voit presser,
La Catherinette prie: " un tel qu'il te plaira Seigneur,
qu'il soit laid et ventru, mon Dieur! je m'en contente!
Ouf!......les temps ont bien changé n'est-ce pas mesdemoiselles !!! .
Quand nos arrières grands-parents étaient jeunes, la Ste-Catherine était une fête importante car c'était la dernière fête avant que le long hiver commence. Comme le 25 novembre tombe quatre semaines avant Noël, et qu'à cette époque on venait de finir tous les gros travaux des fermes, c'était plutôt tranquille. Puisqu'on entrait dans la période de l'avent, qui était une période de pénitence, la fête de la Sainte-Catherine était donc le dernier moment de réjouissances avant d'entamer cette période de jeûne et de restrictions.
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De nos jours, l'âge du mariage a considérablement reculé, et il n'y a donc plus péril en la demeure à ne pas avoir la bague au doigt à l'aube de sa vingt-cinquième année mais bien que les jeunes femmes encore célibataires à cet âge-là ne fêtent plus la Sainte-Catherine , je crois bien qu'elles désirent toujours trouver l'âme soeur... peut-être avant leur 30ième année?
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LA TIRE STE-CATHERINE
La tire à la mélasse est un des premiers bonbons à avoir vu le jour en Nouvelle-France. C'est à Montréal, que Marguerite Bourgeoys , la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, a cuisiné ses premières confiseries. Cette dame demeurait en France et a été invitée à venir en Nouvelle-France pour devenir maîtresse d'école. Maguerite Bourgeois** a inventé la tire Ste-Catherine. Elle faisait ce bonbon sucré pour attirer les petits indiens et français à l'école.
**mini bibliographie de Marguerite Bourgeoys à la fin de cet article.
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LA RECETTE de LA TIRE STE-CATHERINE
Qui à dit que faire des bonbons était facile? Pas moi en tout cas et surtout pas avec
cette recette. Je la partage avec vous quand même peut-être aurez-vous plus de succès
que que moi à la cuire, à l’étirer, à la torsader ….et à récurer le chaudron ensuite...
Moi j'ai déclaré forfait !
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Trucs pour bien réussir cette tire à la mélasse:
• Avant de mesurer la mélasse, badigeonnez le récipient d'un peu d'huile. La mélasse
glissera ainsi plus facilement et vous n'en perdrez pas une goutte.
• Un thermomètre à bonbon est nécessaire sinon, vérifier en laissant tomber quelques
gouttes du sirop dans l'eau froide. Retirer du feu dès l'obtention d'une boule dure. • Il est plus facile de pétrir le bonbon cuit si on dispose d'un marbre
• Vous pouvez utiliser des gants de plastique jetables pour étirer le bonbon
• N'oubliez pas de vous beurrer les mains ( ou les gants) avant de prendre les morceaux
de tire pour l'étirer sinon vous serez pris dans la tire…celle-ci étant très collante.
• Acheter du papier ciré pour envelopper les bonbons une fois coupés.
Les autres types de papier ont tendance à adhérer au bonbon.
Préparer vos papillottes d'avance: Couper 80 carrés de 4 pouces² (10cm² )
Ci-dessous, une recette tirée du livre 'La Cuisine Raisonnée, 7e édition 1954
publiée par les Soeurs de la Congrégation Notre-Dame
1 tasse de mélasse (250ml)
1 tasse de cassonade (250ml)
1 tasse de sucre blanc (250ml)
½ tasse de sirop de maïs (125ml)
½ tasse d’eau (125 ml)
1 cu. table (15ml) de vinaigre blanc
¼ cu.thé (1.25ml) de crème de tartre
1 cu.thé (2.5 ml) de bicarbonate de soude (soda)
Dans une grande casserole épaisse (au moins 3-4litres), mélanger à la cuillère de bois, la mélasse, la cassonade, le sucre, le sirop de maïs, l'eau et le vinaigre. Porter à ébullition sur un feu doux-moyen. Ajouter la crème de tartre. Cuisez, sans brasser le mélange, jusqu'à 260°F. ( 120°C.) au thermomètre.
N'oubliez pas de vérifier la cuisson: en laissant tomber quelques gouttes
dans l'eau froide. Retirer du feu dès l'obtention d'une boule dure.
Ajouter le beurre et le bicarbonate de soude et bien brasser ( le soda fera blondir la tire ). Verser sur une plaque recouverte d'un papier film ( papier ciré ) abondamment beurrée. Laisser refroidir le mélange (assez pour être manié sans se brûler les doigts, soit environ 10-15 minutes ou plus).
Étirer et « tirer » jusqu'à ce que la tire prenne une couleur dorée , claire.
Un " Chéri" est bienvenu pour prêter sa force musculaire car ce n'est pas si facile à faire.
IMPORTANT: Bien se beurrer les mains avant de tirer ou porter des gants transparents beurrés. Continuer d'étirer jusqu'à ce que la tire soit mate et que sa couleur soit d'un blond doré.
Couper en petites bouchées.
Pour la couper, faire tremper les ciseaux dans de l'eau glacée et bien beurrer les lames de manière à éviter que la tire ne colle. . Emballer individuellement dans du papier ciré (du côté lustré pour éviter que la tire ne colle au papier ciré) . On peut aussi mettre une fine couche de beurre sur chaque papier avant d'envelopper. Bien sceller les papillottes. Déguster seule ou avec votre chéri. mmmm......c'est délicieux ! Se conserve quelques semaines au réfrigérateur. * Qui est Sainte Catherine ? .
C'est la protectrice des filles célibataires. Son refus de se marier explique tout naturellement pourquoi Sainte Catherine est la patronne des filles célibataires. L'expression "coiffer Sainte Catherine" qui signifie ne pas être mariée l'année de ses 25 ans s'explique par une tradition qui remonte au XVIème siècle. En effet, à cette époque, on renouvelait la coiffure de la statue de la sainte dans les églises, et c'était les jeunes femmes célibataires entre 25 et 35 ans qui se chargeaient de cette tâche.
Il faut savoir que les hommes célibataires ont eux aussi leur saint patron en la personne de Saint-Nicolas. En effet, tout comme on dit " Coiffer la Sainte-Catherine " pour les filles (c'est-à-dire rester vieille fille), on dit: " Porter la Crosse de Saint-Nicolas" pour les garçons ( c'est-à-dire rester vieux garçon.
** Qui est Marguerite Bourgeoys ?
Marguerite Bourgeoys est née le 17 avril 1620, à Troyes, ancienne capitale de la région de Champagne en France. Elle entre dans la Congrégation Notre-Dame et rencontre le sieur de Maisonneuve qui lui offre de venir au Canada pour enseigner puisque c'était le début de la colonie ( en 1642, la Société Notre-Dame de Montréal avait fondé Ville-Marie afin de créer, en pays amérindien, une communauté catholique exemplaire).
Comme les enfants de la Nouvelle-France avaient bien besoin de professeurs. elle accepte et prend un bateau pour le Canada en 1653.
Elle fut la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal.
Le 30 avril 1659 elle peut enfin emménager dans une étable située à Montréal, à l'angle des rues St-Paul et St-Dizier. Elle fut fut la première institutrice de Montréal. Marguerite Bourgeois est décédée à Montréal le 12 janvier 1700.
Elle inventa la Tire Ste-Catherine
On dit que pour remémorer la fête de l'ouverture de la première école, elle donnait aux enfants des bonbons, pralines, nougats... Or, elle faisait venir ces friandises de France. Lorsqu'une année le bateau fut en retard, elle dû trouver un moyen pour récompenser ses élèves. Elle imagina donc une recette qui consistait à faire bouillir de la mélasse puis à la faire refroidir. C'est donc elle qui inventa la tire qu'elle distribua à ses élèves. On appela ce bonbon: tire Sainte-Catherine, en l'honneur de la sainte qu'on fêtait ce jour-là.
Elle se chargea de l'accueil des Filles du Roy que Louis XIV avait recrutées pour peupler la colonie. Les filles du Roy étant pour la plupart orphelines et élevées dans des couvents en France. Elles furent 'exportées' dans la colonie pour former des familles.
Ainsi sont nés la plupart des ancêtres des Québecois, par une alliance forcée.
La maison dans laquelle elles vivaient fut reconstruite en 1698 après un incendie. Elle est connue aujourd'hui sous le nom de «Maison St-Gabriel».
Pour en connaître plus ♦ Chomedey de Maisonneuve et la Fondation de Montréal
♦ Marguerite Bourgeois
♦ Les Filles du Roy
♦ Quelques noms des premières Filles